Anaëlle et Maxime Joubert – La Ferme Fontaine – COUDDES (41)
Une ferme précédemment tournée vers le maraîchage, reconvertie dans l’élevage :
Traditionnellement on trouvait des productions diverses en Sologne, mais pas de brebis laitières. C’est pourtant à Couddes qu’ Anaëlle et Maxime, porteuse et porteur de projet, ont installé, depuis 2022, leur troupeau sur l’exploitation de la Fontaine.
Terres de Liens, association pour l’aide à l’accès au foncier, a finalisé l’acquisition complète de la Fontaine, soit trente-quatre hectares.
Mais qui sont ces nouveaux exploitants ?
Anaëlle 31 ans fille d’agriculteurs dans le Lot, a suivi un cursus d’études dans les arts et la communication visuelle mais sans s’y épanouir, Maxime 34 ans, a délaissé ses études de géographie pour être au contact de la nature « être dehors c’est mon moteur » dit il. S’ensuit une période de plusieurs années au cours desquelles ils vont acquérir de l’expérience en agriculture en travaillant dans des fermes et aussi se former pour acquérir le Brevet Professionnel de Responsable d’exploitation agricole ( BPREA). Ils choisirons une formation longue sur deux ans à Segré-en-Anjou, période qu’ils mettront à profit pour se perfectionner en élevage, avec pour Anaëlle un plus avec la fabrication de fromages.
À cette époque, ils ont dans leurs relations des paysans du Loir-et- Cher, Maxime vient travailler quelque temps dans les vignes d’un ami de la vallée du Cher. Ils se plaisent bien dans en région Centre.
C’est comme cela qu’ils entrent en contact avec l’ADDEAR 41 (Association Départementale pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural) qui accompagne les installations en agriculture paysanne et qu’ils apprennent que l’exploitation de la Fontaine est à reprendre.
Après plusieurs visites, ils estiment que la situation leur permet d’envisager de s’installer à Couddes : les parcelles sont groupées, ce qui va faciliter le pâturage tournant, la surface correspond à l’effectif prévu de leur troupeau, et la proximité de la départementale facilitera la vente de fromages.
Parcours :
Enfin la proposition de Terre de Liens de leur louer la ferme leur convient tout à fait. Ils préfèrent investir dans l’outil de production, Maxime lui aussi considère la terre comme un bien commun qui doit être retiré du marché et de la spéculation.
Ils entrent alors dans le processus de l’installation, travaillant avec l’AFOCG (association de formation collective à la gestion) pour établir leurs comptes prévisionnels, bénéficiant de l’accompagnement de l’ADEAR pour finaliser leur projet et pouvoir prétendre à la DJA (dotation jeune agriculteur).
En parallèle, ils élaborent un dossier avec Terre de Liens où ils mettent en valeur leurs
priorités : la production en agriculture biologique, la recherche de l’autonomie alimentaire pour le troupeau, la vente directe en circuit court aux consommateurs en local, le projet de plantation de haies, autant d’arguments qui ont convaincu les experts du comité d’engagement. L’installation se concrétise en juillet 2022 et Maxime et Anaëlle signent un bail rural environnemental avec Terre de Liens…
Là, tout est à faire, il va falloir monter un tunnel pour la stabulation des brebis, clôturer les prairies, défricher certains parcelles, édifier la fromagerie etc…
Et les premiers agnelages débutent en février 2023. C’est la première fois qu’ils n’ont pas d’aide pour ce moment crucial, il faut être vigilant, détecter les signes précurseurs, passer des nuits, aider la brebis à agneler. .. C’est aussi une fierté : »j’aime cette relation de grande proximité et de confiance avec l’animal » dit Anaëlle.
Puis la fabrication des fromages débute mais le chantier en cours de la fromagerie est arrêté, une tornade couchant les panneaux sur le sol. Heureusement un ancien éleveur caprin de Oilsly met à leur disposition son laboratoire qui est encore opérationnel.
Des agnelles nées au printemps 2023, quarante ont été gardées pour renouveler et compléter le troupeau (70 mères au total), ainsi que des boucs. Maxime s’est employé avec un couvreur à édifier le bâtiment qui comprendra la fromagerie et le point de vente pour l’accueil des clients.
Concernant les pâtures, et dans la perspective de l’autonomie fourragère du troupeau, 6 ha supplémentaires de prairies sont mis à leur disposition par des voisins qui viennent s’ajouter aux 34 ha de départ. L’objectif sera d’équilibrer les terres entre pâturage, cultures pour l’alimentation (orge et légumineuses), et prairies de fauche pour les foins.
Pour ne pas s’isoler, nos jeunes agriculteurs tiennent à être en relation avec leur environnement professionnel (ADDEAR, et aussi l’adhésion à la coopérative d’utilisation de matériel agricole de Couddes).
L’hiver 2023-24 ils participaient à 2 formations sur la connaissance de la flore variée, et sur l’autonomie protéique et fourragère.
Enfin, le thème de la biodiversité va être central dans le développement et l’aménagement de leur ferme. Pour cela, ils comptent planter des haies pour limiter l’effet du vent très présent sur l’exploitation, fournir de l’ombre aux animaux, faciliter la présence de la petite faune (oiseaux etc..) et retenir l’eau de pluie. Et tout cela sans oublier l’intérêt de l’aspect paysager que ce soit pour le visiteur ou pour eux qui y consacrent tout leur temps.
Vente :
Actuellement ils vendent au restaurant Les 3 chemins, à la Biocoop de Montrichard, sur les marchés de Couddes et Montrichard, et livrent dorénavant 3 Amap avec la nôtre.
L’abattage se fait à Vendôme, et les colis de 4-5kg contiennent un gigot, de l’épaule, des côtelettes, du collier et des abats.
Page Facebook : https://www.facebook.com/anaelle.maxime.joubert
Les prix sont donnés à titre indicatif.